TABLEAU V

Byzance

 

La lumière éclaire une partie du plateau. Une lumière blanche crémeuse. Nous sommes à l’intérieur de la cathédrale Sainte-Sophie, l’empereur et sa suite assistent à l’office. Ils sont vêtus de linges blancs. Atmosphère de bains, de bains de vapeur. Drapés ouatés, quelques accessoires très luxueux, or et joyaux, par exemple des livres, des instruments de jeux (polo), un candélabre, etc., qui apportent à cette ambiance de cérémonie relâchée un scintillement de fabuleuse richesse qui est inhérent à toute amorce de décadence. Comme l’empereur était assimilé au Christ, il se peut qu’il ait une couronne d’épines sur la tête ou quelque autre attribut caractéristique de Jésus. D’autre part tous les gestes et les déplacements des Byzantins sont empreints d’une cadence où la lenteur le dispute à des ruptures gestuelles saccadées.

Tous les hauts dignitaires de la cour byzantine (maréchaux, patriarche, ministres, etc.) étant des eunuques, ce seront des femmes qui tiendront leur rôle. La scène commence donc dans la cathédrale Sainte-Sophie. L’empereur allongé sur un matelas devant l’autel, sa fille Anne sur une chaise à ses côtés, regarde d’un œil distrait le patriarche couper avec une lame, selon le rite en vigueur, un pain en quatre morceaux, il rompt ensuite le second et le donne à l’empereur et à sa fille tandis que un ou des moine(s) chante(nt) le “Cheroubikon”, psaume byzantin louant l’entrée du Christ dans l’Église. Une fois l’office terminé l’empereur va dans son palais, suivi par sa fille et quelques conseillers. Il paraît las. On lui apporte un cheval et la partie de polo qu’il commence à disputer contre un de ses généraux semble à peine le distraire. Sa fille Anne s’assied sur des coussins brodés d’or, entourés de manuscrits qu’elle griffonne et qu’elle parcourt avec avidité. Au fond du palais une grande carte de l’Empire est déroulée. L’empereur perd au polo. Un serviteur s’occupe de la marque. Un messager arrive dans le palais, il est en sueur et tremble, il s’agenouille devant Alexis.

ALEXIS.  Relève-toi Blemmydes ou allonge-toi, cette position ne doit pas être agréable.

BLEMMYDES (essoufflé). Ô Basileus, empereur, Christ sur terre, reflet du triangle…

ALEXIS (jouant mollement au polo). Astrologue Katanagkes, qu’ont prédit les étoiles de cette nuit ?

L’ASTROLOGUE KATANAGKES.  Basileus ! Basileus ! Elles se sont rassemblées autour de la lune pour la couronner.

ALEXIS.  Ah ah il s’agit encore de moi.

L’ASTROLOGUE.  Ou de ta famille…

BLEMMYDES (affolé).   Alexis trois guetteurs…

ALEXIS.  Poursuis astrologue… La lune ?

L’ASTROLOGUE.  C’est la mort.

ALEXIS.  Une couronne d’étoiles sur la lune, le ciel fait les choses joliment pour annoncer ma fin.

L’ASTROLOGUE.  Ou celle d’un prince du sang impérial…

ALEXIS.  La date.

L’ASTROLOGUE.  Bientôt Basileus Alexis.

ANNE COMNÈNE.  Père n’écoutez pas ces histrions païens.

ALEXIS (descend de cheval et saisit par le col l’astrologue).  Si d’ici trois jours, moi ou ma fille ne sommes pas morts je te fais pendre par les yeux !

Il fait signe à Blemmydes de parler.

BLEMMYDES.  Trois guetteurs ont vu à l’occident des montagnes de poussière soulevées par une muraille d’acier couverte d’étendards et de croix. Basileus… La muraille… elle marche.

ANNE COMNÈNE (se lève inquiète). Ils arrivent déjà…

BLEMMYDES.  Le sol tremble et se fend jusqu’à la Corne d’Or, six villes ont été écrasées, pillées et incendiées…

ALEXIS.  Katanagkes le ciel n’a pas annoncé leur arrivée ? À moins que tu n’aies dormi pendant qu’il le faisait…

KATANAGKES.  J’ai veillé toute la nuit ; tes guetteurs sont ivres.

ALEXIS.  Non astrologue… des fruits… et même s’ils l’étaient ils n’auraient pas vu pire dans leurs cauchemars d’ivrognes… Ils n’ont pas menti, ils n’ont pas rêvé.

ANNE COMNÈNE.  Père, ferme tes portes, qu’ils contournent la ville.

BLEMMYDES.  Ils ? Ils ? Ce sont des hommes ?

ALEXIS.  Oui.

BLEMMYDES.  Des hommes comme nous ?!?

ALEXIS.  Non… Des fruits… Quel est le vainqueur de ce matin à l’hippodrome ?

UN SERVITEUR.  Kafatos empereur.

ALEXIS (il rit).  … Inattendu…

On entend un grondement sourd.

BLEMMYDES. La muraille ! La muraille d’acier !

ALEXIS.  Patriarche as-tu donné ton cours avant l’office à l’école Saint-Paul ?

LE PATRIARCHE.  Oui Basileus !

ALEXIS.  Le sujet ?

LE PATRIARCHE.  Le sexe des anges.

ALEXIS.  Féminin j’espère ?

LE PATRIARCHE.  D’après les derniers textes nous penchons pour eunuque.

ALEXIS.  Oui pourquoi pas… Ils chantent si bien dans mes songes.

Le grondement sourd s’amplifie et se rapproche.

ANNE COMNÈNE.  Père ils approchent, tes ordres…

L’ASTROLOGUE (apeuré à son tour).  Qui sont-ils ? Empereur qui sont-ils ?

ALEXIS.  Des êtres faits de trop de chair pour que tu puisses les deviner dans les étoiles. Des guerriers plus barbares que les barbares qu’ils viennent combattre. Peuplades à l’esprit gelé par leur climat de neige, peuplades à l’esprit étroit car il n’a pu s’épanouir dans des têtes prisonnières de casques de fer depuis trois siècles…

LE PATRIARCHE.  Croient-ils en Christ ?

ALEXIS.  Comme un âne à son foin, ignorant les prairies bleues du zodiaque, les plaines nourrissantes d’Aristote ou de Platon, le trèfle sucré d’Hermès Trismégiste… ou tout simplement les mille saveurs d’un abricot. Ils s’entretuent pour le Christ, ils se trahissent pour le Christ, ils bastonnent les gueux pour le Christ, ils volent et pillent pour le Christ et aujourd’hui ils viennent s’emparer de l’Orient… pour délivrer le Christ. (Il rit. On distingue maintenant presque les pas des croisés.) Anne ma fille lis-moi quelques pages du grand Psellos.

Anne commence à lire en grec un des livres du philosophe Psellos. Le patriarche, Blemmydes et l’astrologue sont visiblement inquiets par l’approche de l’armée des croisés.

BLEMMYDES (n’y tenant plus).  Ferme les portes de Byzance Alexis ! Les chacals de France vont la saigner !

ALEXIS (lui coupe un bras).  Blemmydes je suis Alexis le Basileus ! (À ce moment une lance jetée du haut des murailles de la ville vient se planter non loin de l’empereur, sur les remparts un Turc de la secte des Haschichins, fanatique, chante un chant arabe annonçant la prise d’une province de l’Empire byzantin par les Turcomans puis il s’enfuit sautant le mur d’enceinte. Chant arabe d’Asie Mineure. Anne Comnène peint en rouge sur la carte de l’Empire byzantin la progression islamique.) Qu’on ouvre les portes aux Francs ! (À Blemmydes.) Les loups picards, flamands et provençaux vont éventrer les hyènes de l’Islam ! Que l’on inonde les rues de lait et de miel ! Placez vos femmes et vos filles sur les terrasses, de la soie et de l’or, et que partout l’on chante les vers de Pisides.

Le plateau s’illumine de petits feux (torches + bâtons qui brûlent en jetant des étincelles), deux femmes chantent des chants grecs (si possible avec des textes de Pisides), d’un côté du plateau arrivent deux chefs croisés, vêtus de costumes de guerre entre ceux des croisés et ceux des chefs noirs, contraste des deux civilisations. Surimpression sonore sur le chant grec : “Godefroy de Bouillon, Bohémond, Raymond de Saint-Gilles, Tancrède, Baudouin…” De l’autre côté du plateau arrivent François, Cabriole, Josepha et Roland Bonnehache. L’image de l’illumination de Byzance doit être forte, peut-être pourrait-on se servir d’un dispositif d’ampoules qui serait incrusté dans les décors et dont on ne se serait pas encore servi jusque-là.

FRANÇOIS.  Sentez ! Sentez le parfum des oliviers et des rameaux, nous sommes sur les rivages du pays de Jésus.

CABRIOLE.  Madré de Dios ! Il y a tellement d’or ici que j’en parle espagnol ! Madré de Dios !

ROLAND BONNEHACHE.  Regardez sur les terrasses. Bon Dieu mirez ! Des yeux d’amandes, des cuisses citronnées, des cheveux lisses comme un fleuve de charbon ! Regardez ! Elles sont si belles que je ne sais pas si ce sont des femmes ! Eh Cabriole ! (À ce moment passe une femme orientale toute recouverte de voiles brodés.) Approche ici jument de satin !

Roland Bonnehache et Cabriole attirent la femme richement vêtue de nombreuses soies et commencent à les lui ôter. La femme vocalise. Rire, cris, sensation de plaisir. Pendant qu’elle se fait déshabiller côté jardin, une tractation très rapidement orchestrée se déroule entre Alexis et les chefs croisés.

ALEXIS.  Protection / Protection de mon empire / De ma chrétienne couronne.

PREMIER CHEF.  Vivres / Or / Pain / Viandes / Pour six cent mille / Hommes.

Tout au long de ces tractations Anne Comnène déchire en morceaux la carte de l’Empire, les remet à son père, celui-ci les donne aux chefs croisés.

ALEXIS.  Battez-vous / Que reculent / Turcomans / Seldjoukides / Haschichins.

DEUXIÈME CHEF.  Territoires conquis / À nous ! / Duché, comté / Viles cités / À nous ! / Récolte / À nous !

ALEXIS.  Byzance / Règne par-dessus / Les colonies.

PREMIER CHEF.  Égalité de / Royaume. / Nègres et Maures / À nous !

ALEXIS.  Ton sang blanc / Contre mes terres chaudes.

LES CHEFS.  Ports et barils / Commerces / À nous !

ALEXIS.  Vainquez !

LES CHEFS.  Partout / Langue franque / Règles latines.

ALEXIS.  Respect au Basileus ! / (Silence court.) Respect au Basileus ! / (Silence court et hésitation des chefs.) Respect au Basileus ! / (Après un court instant, des regards en coin et une intimidation réelle les deux chefs s’agenouillent devant Alexis en signe d’allégeance. Pour lui-même, tout en leur imposant les mains sur la tête.) Cerveaux crus / À qui manquent / Dix siècles de fermentation / Partez, / Saignant, crétins, et casqués, / Civiliser / La soie, l’arabesque et la science / Par le fer. / Tranchez les âmes cuites et délicieuses de l’Orient / De vos poignards / Tout juste inventés !

Alexis se retire accompagné de sa suite, il va regarder les étoiles qui s ’éteignent peu à peu dans la nuit. L’astrologue lui montre la lune. Côté cour, Roland Bonnehache et Cabriole achèvent de “dévoiler” la femme orientale qui cesse sa vocalise. C’est Josepha, Anne Comnène près de son père chante au second plan une chanson de Pisides.

ROLAND BONNEHACHE (suffoqué).  C’est Josepha la gueuse !…

CABRIOLE.  Trois perles sur la gorge, de l’or sous les yeux, du carmin pour sourire et la putain prend la beauté de la reine !

ROLAND BONNEHACHE (se jetant sur les voiles de Josepha). Bon Dieu ! Des couvre-fesses en argent et des fichus de diamants…

CABRIOLE.  Madré de Dios ! Madré de Dios !

ROLAND BONNEHACHE.  Rien qu’avec un seul de ces torchons je pourrais acheter la moitié des forêts de Normandie…

CABRIOLE.  Plus deux titres de baron et peut-être un évêché !

ROLAND BONNEHACHE.  Où as-tu trouvé ça ?

JOSEPHA.  Partout ! La ville est un oignon d’or, une poupée de soie empaillée de saphirs !

ROLAND BONNEHACHE (prenant sa hache, ivre d’envie). À nous ! À nous ! Ohé marcheurs maigrelets, croisés aux pieds nus, épluchures de France, suivez Bonnehache ! Nous allons trousser cette grosse fille juteuse et manger dans son ventre les tripes et la moelle qui transforment les vilains couillons en seigneurs riches à millions.

CABRIOLE.  Saint Hector je sens que je deviens païen… Non mais encore plus qu’à l’accoutumée… Attends-moi bûcheron !

Cabriole court rejoindre Roland Bonnehache. Tous sauf François partent piller la ville. Le pillage se traduit scéniquement de deux façons.

1° L’image.

Les lumières de Byzance s’éteignent peu à peu, ce sont les croisés qui dérobent les ampoules incrustées dans le décor et les mettent ou font semblant de les mettre dans de grands sacs dont l’intérieur s’éclaire au fur et à mesure qu’ils se remplissent des richesses lumineuses de Byzance. Un rapt de lumières. Ce sont donc les comédiens eux-mêmes qui éteignant, ou plutôt déplaçant toutes les sources lumineuses, amènent progressivement le noir sur scène. Le pillage visuellement est un pillage de la lumière qui symbolise Byzance dans le décor.

2° Le son.

Les musiciens accompagnent les comédiens dans leurs rapines, et une sorte de joute sonore s’engage entre la matière sonore du pillage et la voix d’Anne Comnène chantant près de son père les vers de Pisides. Rapidement tout comme la lumière, la voix de la princesse est vaincue par les croisés. Le pillage sonore prend tout l’espace sonore. Break sec.

ALEXIS (sous une ampoule qui l’éclaire encore faiblement). Je suis encore vivant Katanagkes…

L’ASTROLOGUE.  Mais la lune…

ALEXIS.  Elle ne s’est pas trompée astrologue, la mort vient de pénétrer dans Byzance… des fruits…

Le halo qui entoure Alexis s’efface doucement jusqu’à l’obscurité. La scène est noire, seuls, les sacs bourrés de vols “lumineux” forment des masses de lumières sur scène. Le vacarme du pillage reprend avec une folle intensité : à nouveau break sec.

FRANÇOIS (seul). Dieu était là… je crois qu’il est parti.

Le noir se fait totalement ainsi que le silence bientôt interrompus par le récitant.

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